Carrière de
Belle-Eau
Localisation
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Superficie
18 960 m2
Date de création
1995
Conservateur bénévole
Gilbert Cottereau
Gestionnaires
- AFFO
- Conservatoire d’espaces naturels de Normandie
Statuts
Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF)
Le site
L’exploitation de la carrière de Belle-Eau cessa peu après la Seconde Guerre mondiale. Délaissée depuis lors, le site fut racheté en 1989 par la ville d’Argentan. En 1994, voyant que le site devenait un lieu de décharge, l’AFFO propose à la Ville de convertir le site de la carrière en une réserve pour la faune et la flore. Le projet accepté, l’AFFO se voit confier la gestion et le suivi scientifique. Depuis, l’association gère le site en partenariat avec le Conservatoire des espaces naturels de Normandie et y organise chaque année des chantiers nature pour maintenir son bon état écologique.
Cette ancienne carrière présente un intérêt géologique mais aussi floristique et faunistique compte tenu des divers milieux qui y sont représentés.
Le fond de la carrière
Le sol profondément remanié par les années d’exploitation est soumis à de fortes variations hydriques au cours de l’année : très sèche l’été, la carrière peut être entièrement gorgée d’eau l’hiver. Ces conditions profitent à l’ophioglosse commun et à l’orchis négligé, plantes typiques des sols calcaires et humides. On retrouve aussi la samole de Valérand qui forme des tapis de petites fleurs blanchâtres. La faune n’est pas en reste puisque trois espèces rares d’amphibiens peuplent le site : le triton ponctué, le triton crêté et le pélodyte ponctué.
Des pelouses calcicoles dépaysantes
L’exposition ensoleillée et la nature poreuse du substrat calcaire offrent des conditions desséchantes favorables à des espèces de répartition habituellement plus méridionale. À la périphérie du site, le thym serpolet et l’origan sauvage se développent pleinement alors que parmi les hautes herbes, nous retrouvons l’ophrys abeille.
Les pelouses calcicoles attirent aussi des insectes étonnants. Ainsi, la carrière de Belle-Eau accueille deux papillons en voie de disparition dans l’Orne. Il s’agit de l’argus bleu-nacré et de l’argus bleu-céleste dont les chenilles se nourrissent d’une plante inféodée aux terrains calcaires secs, l’hippocrepis à toupet.
Le front de taille
Les éboulis rocheux issus de l’exploitation de la carrière offrent des conditions propices pour des espèces colonisatrices associées à des milieux « écorchés » comme le saxifrage à trois doigts, la laitue vivace ou l’orobanche du thym. Pour cette dernière espèce, la carrière constitue son unique refuge pour l’Orne et l’ex Basse-Normandie.
L’observation des roches nous renseigne sur l’histoire des temps passés au Jurassique moyen il y a environ 166 millions d’années. Haut d’une dizaine de mètres, le front de taille de couleur blanc / ocre est nommé « Calcaires de Sarceaux ». Il nous informe sur la présence d’une mer peu profonde et agitée. Sur ce calcaire blanc et en haut des fronts de taille, se situe une mince couche nommée « Caillasse de Belle Eau ». Plus récente dans le temps, cette couche héberge de très nombreux fossiles témoins d’une mer profonde.
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Lieu clos, à découvrir uniquement lors des visites guidées.
Agir
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