Réserve des Houles Blanches
LOCALISATION : Saint-Martin-du-Vieux-Bellême (61) sur le territoire du Parc naturel régional du Perche
SUPERFICIE : 69a 50ca soit 6 950 m2
|
|
Le site
Le site des Houles blanches, propriété de l’AFFO depuis le 9 janvier 1992, est situé sur la commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême dans le territoire du Parc naturel régional du Perche.
Dans l’appellation Houles blanches, on peut retrouver dans le mot houle, le mot hole anglais. Il s’agit effectivement de «creux blancs» puisque le calcaire du sous-sol affleure en de nombreux endroits. Cette caractéristique n’a pas donné que son étymologie au lieu mais aussi toute son originalité écologique de pelouse calcaire sèche.
C’est pourquoi la vocation principale de la réserve des Houles blanches, baptisée réserve Alain Gaignard, est la conservation de son cortège floristique riche en espèces devenues exceptionnelles du fait de la raréfaction de ce genre de milieu naturel.
Aux alentours des années 60, il fut tenté une mise en culture (de vesces) qui échoua en deux ans et jusqu’à l’acquisition par l’AFFO seuls les lapins avaient fréquenté la pelouse.
Le terrain des Houles blanches jouxte les sites de Cosne-bergère et du Crochemeslier qui présentent un sol de même nature, du calcaire corallien, et dont la description botanique a fait l’objet de plusieurs publications par G. Lemée et l’Abbé Letacq.
La diversité de la flore et l’exposition très ensoleillée sont favorables à la faune avec de nombreux lépidoptères (Argus bleu-céleste, Argus bleu-nacré, Thécla du bouleau..), mais aussi le Lézard agile, la Rainette arboricole, le Muscardin, le Blaireau…
Le boisement
Le boisement se situe en périphérie du site.
La haie sud, en fond de parcelle, est dominée par le Prunellier; la haie ouest par le Noisetier commun, la haie à l’entrée de la parcelle est riche en espèces.
Deux orchidées sont présentes dans ce boisement : l’Ophrys mouche et l’Orchis pourpre.
L’Hellébore fétide, une espèce typique des forêts thermophiles, est aussi présente. Elle doit son nom à l’odeur désagréable qu’elle dégage.
On trouve aussi le Fragon, appelé Petit houx ou Buis piquant. Cette espèce possède des caractères morphologiques particuliers : les rameaux ont l’aspect d’une feuille lancéolée, rigide et piquante appelés cladodes. Les fleurs paraissent ainsi directement insérées sur des feuilles.
Dans cette zone de repli pour la faune et notamment l’avifaune, vit le très discret Muscardin. Ce rongeur construit un nid sphérique à l’abri des fourrés et se nourrit de noisettes et d’autres graines qu’il trouve dans ce boisement.
La pelouse mésophile
Cette formation végétale basse est composée principalement de plantes herbacées dominées par le Brome dressé, le Brachypode penné et la Laîche glauque.
A travers cette végétation essentiellement herbacée, la Globulaire ponctuée et l’Anémone pulsatile, deux espèces protégées en Basse-Normandie ont trouvé leur place. Cette dernière est couverte de poils, une adaptation qui lui permet d’éviter une évapotranspiration trop importante et de retenir la rosée du matin en période sèche. La présence de l’Origan confirme le caractère thermophile de cette végétation.
Parmi les espèces affectionnant la chaleur, la mante religieuse a pu être observée sur le site. Cette espèce autrefois peu présente dans le département semble progresser d’année en année par le sud, notamment dans le Perche. Peut-être une conséquence du réchauffement climatique ?
La pelouse xérophile
Sur le microrelief altéré et fortement exposé du site, là où l’assise calcaire est proche, le sol est peu épais, instable et bien exposé au soleil.
On y retrouve des espèces de cortèges floristiques méditerranéens s’accommodant de milieux secs. Ces espèces rares en Normandie, sont le plus souvent pionnières.
On y rencontre la Germandrée des montagnes et le Petit pigamon, deux espèces protégées en Basse-Normandie et d’autres espèces rares comme la Germandrée botryde, le Bugle petit pin, le Calament acinos ou encore le Polygale du calcaire.
Le Lézard agile, présent sur le site, affectionne ce type d’habitat. Du fait de sa tendance plutôt continentale, cette espèce est assez rare dans le département et très localisée, principalement dans le quart sud-est du département.
La gestion
Lors de l’acquisition, l’absence d’entretien depuis un certain nombre d’années (notamment du pâturage) avait fortement altéré le cortège floristique de la pelouse calcicole et la colonisation forestière avait commencé.
La pelouse est dans une dynamique d’évolution qui, à terme, conduit ce milieu à un boisement. En l’absence d’intervention humaine, une colonisation forestière était enclenchée sur le site.
Des actions de débroussaillage et de fauche menées par l’AFFO en partenariat avec le Conservatoire fédératif des espaces naturels de Basse-Normandie ont permis de le restaurer.
Aujourd’hui, un petit troupeau de moutons solognots, espèce rustique qui accepte de se nourrir de graminées telles que le Brome, pâture le site en fin d’été. Ce pâturage est complété par un chantier d’entretien mené par des bénévoles de l’AFFO en hiver.
La réserve en images
Voir aussi...
Réserve Roger Brun
Chène de la Lambonnière
Carrière de Belle Eau
Carrière de la Tourelle
Les chantiers nature